vendredi 17 décembre 2010

Le câble de WikiLeaks qui n’a été publié nulle part en Algérie : la corruption va jusqu’aux frères de Bouteflika

« Les frères du président Boutflika, Saïd et Abdelghani Bouteflika, sont de véritables rapaces » C’est ce qu’on lit dans le dernier câble de WikiLeaks daté du 16 décembre 2010, dévoilé hier soir par le quotidien espagnol El Pais, et qui a curieusement été « ignoré » en Algérie. Tout est parti d’une confidence, le 25 Janvier 2008, de Bernard Bajolet, ambassadeur de la France en Algérie (2006-2008), à son homologue et ami des USA, Robert Ford, avec lequel il est très lié depuis une expérience commune à Bagdad. «  La corruption a atteint le sommet le plus haut, en Algérie, et va jusqu'aux frères de Bouteflika. Elle touche désormais de nouveaux pics jamais atteints dans la hiérarchie du pouvoir et interfère avec le développement économique  qu’elle menace désormais". Ford et Bajolet ont évoqué la publication, dans le journal El Khabar, en septembre 2007, d'un article sur le scandale Khalifa dans lequel étaient impliqué deux (Said et Abdelghani) des trois frères de Buteflika et ont conclu que cette parution n’aurait pu se faire « sans la promesse de protection (...) du service d'intelligence algérien ". Si les deux frères sont « authentiques rapaces », les ambassades à Alger ne croient pas, par contre, que le président est « spécialement corrompu ».


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Vers une grâce posthume de Billy the Kid

Cent-trente ans après sa mort, Billy the Kid, figure mythique de l'Ouest américain, pourrait bénéficier d'une mesure de grâce à titre posthume.
Le gouverneur démocrate du Nouveau-Mexique, Bill Richardson, a révélé jeudi qu'il étudiait un recours fondé sur une promesse que le gouverneur Lew Wallace aurait faite à Billy en échange de son témoignage dans un procès pour meurtre.
"Parce que je suis fasciné par le riche passé du Nouveau-Mexique, j'ai toujours été intrigué par l'histoire de Billy the Kid et, en particulier, par cette prétendue promesse de pardon qui lui aurait été faite", écrit Richardson dans un communiqué.
Le gouverneur démocrate entend prendre sa décision d'ici la fin de l'année, à l'expiration de ses deux mandats.
Billy the Kid, de son vrai nom Henry McCarty, a été abattu à bout portant par le shérif Pat Garrett en 1881. Il avait à peine vingt ans. Avant sa mort, les journaux, qui lui prêtaient 21 homicides, avaient déjà fait du jeune hors-la-loi une légende de l'Ouest.
Le mythe n'a cessé de grandir, d'abord par un livre écrit par Garrett. Puis la culture populaire américaine s'en est emparée, faisant de Billy the Kid le sujet de chansons, de romans et de films.

mardi 14 décembre 2010

WikiLeaks Qui détient le pouvoir en Algérie ?

Qui détient le pouvoir en Algérie ? Les militaires ou les civils ? Une poignée de généraux qui ont la haute main sur l'armée et les services de renseignements ou le président de la République élu au suffrage universel, Abdelaziz Bouteflika ?


La question continue à diviser les chancelleries étrangères tant le cœur du pouvoir à Alger est impénétrable depuis des décennies. Pour le chef de l'Etat algérien, la réponse est évidente : l'armée algérienne respecte "absolument" l'autorité d'un président qui est un civil et non un militaire. "Ça n'est pas du tout comme en Turquie", assure-t-il lors de  sa première entrevue avec le général William Ward, le chef de l'Africom, la structure de commandement américaine pour l'Afrique, en novembre 2009.
Lorsqu'il revendique devant son interlocuteur d'être au-dessus des militaires, le chef de l'Etat ne s'exprime pas en catimini. Trois généraux de l'Armée nationale populaire (ANP) assistent à l'entretien : celui en charge de la coopération et des relations extérieures, le général Nourredine Mekri, celui qui a le contrôle les transports et la logistique, le général-major Abdehamid Ghriss et, au-dessus d'eux, le ministre de la défense nationale et chef d'état-major, le général Ahmed Gaid-Salah.
"LA MAISON EST MAINTENANT EN ORDRE"
Le président algérien se pose en défenseur de l'armée. S'il admet volontiers qu'elle a pris le pouvoir en janvier 1992 pour empêcher les islamistes d'y accéder par les urnes, il n'y trouve rien à redire, au contraire. Selon le compte-rendu de la rencontre, obtenu par Wikileaks et consulté par Le Monde"M. Bouteflika a fait valoir que l'armée a été contrainte de prendre des mesures drastiques dans les années 1990 pour sauver le pays. Ce fut une période difficile, mais l'ordre constitutionnel a été restauré".
"La maison est maintenant en ordre, souligne-t-il. (...) La seule source de légitimité est la Constitution. Tout le monde peut être candidat à l'élection, conformément à la Constitution, même un général. Il marque une pause, sourit et dit: 'Mais les généraux ont pris la mesure des difficultés et aucun d'entre eux ne s'est encore porté candidat.'"
Dans son commentaire, le diplomate américain note que les généraux présents à l'entretien n'ont pas bronché lorsque M. Bouteflika a affirmé : "Maintenant les militaires obéissent aux civils." Mais il se garde bien de dire s'il a été convaincu par le propos du chef de l'Etat algérien.