mercredi 21 janvier 2009

déménagement a la Maison Blanche

Pendant qu’Obama prêtait serment sur la Constitution, on ne se tournait pas les pouces à la Maison Blanche. Le déménagement a commencé à 10 h 45, une fois les Bush et les Obama partis pour le Capitole, après le traditionnel café d’investiture. Le déménagement relève d’une précision chirurgicale : l’équipe de transition a répété l’exercice pendant des semaines pour que tout soit bouclé en quelques heures. Bien sûr, il n’y a pas grand-chose à déménager : la maison est entièrement meublée. Les Obama ont seulement apporté vêtements, photos, jouets et « quelques petites choses » pour se sentir chez soi, selon l’attachée de presse de Michelle Obama.

Laura Bush avait fait en sorte de déménager la plupart des affaires dans leur résidence du Texas dès cet été. La First Lady aurait fait ses cartons elle-même, sachant qu’elle aurait à les déballer à l’arrivée. Quant aux dossiers de Bush entreposés dans la « West Wing », l’aile dédiée au travail présidentiel, ils ont déjà été envoyés dans des entrepôts, en attendant d’être archivés à la bibliothèque de l’université méthodiste du Sud. Pour les « touches personnelles », Michelle Obama a sélectionné Michael Smith, un décorateur californien. « Laura Bush a été une hôtesse formidable à la Maison Blanche et a créé une belle résidence pour sa famille », a déclaré Michelle. 

Mais elle souhaite donner au lieu une « nouvelle perspective », avec des objets d’artistes et designers américains. Bref, un petit coup de jeune. 

mardi 20 janvier 2009

Robert Gates, l'homme le mieux caché de la journée


Désigné pour assurer le remplacement de Barack Obama en cas d'attentat, le secrétaire à la Défense sera le seul homme de l'administration à ne pas assister à son investiture. Personne ne doit savoir où il est.

En cas d'attentat terroriste contre Barack Obama aujourd'hui, le pouvoir ne restera pas vacant. C'est Robert Gates, le secrétaire d'Etat à la Défense qui a été désigné pour le remplacer. D'où son absence au moment des festivités mardi, puisqu'il «passe la journée sur une installation militaire en dehors de la capitale et de sa région», selon le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell.

Le secrétaire d'Etat à la Défense du président sortant George W. Bush reconduit dans ses fonctions par Barack Obama a été nommé «successeur désigné» par les deux administrations.

Il existe un seul autre moment dans l'année où un successeur désigné est ainsi nommé : il s'agit du discours de l'Union, prononcé par le président des Etats-Unis en présence de toute la classe politique. Car, en temps normal, si celui-ci meurt ou est empêché d'exercer le pouvoir pour une autre raison, c'est au vice-président, puis à la présidente de la Chambre des représentants et enfin au président intérimaire du Sénat d'exercer la fonction suprême. Viennent ensuite la secrétaire d'Etat, le secrétaire au Trésor et enfin seulement le secrétaire à la Défense. Cette procédure a été créée en pleine Guerre froide, par le président Harry Truman, en 1947. Le but était d'éviter toute vacance du pouvoir en cas d'attaque nucléaire.

L'investiture de Barack Obama étant la première prestation de serment depuis le 11 septembre 2001, des mesure de sécurité exceptionnelles ont été prises. Plus de 12.500 militaires et des milliers de policiers sont mobilisés. L'armée survolera la ville, sillonnera le Potomac, se tiendra prête à tirer des missiles sol-air et parera au risque d'attentat chimique ou biologique. Un vaste dispositif médical d'urgence est prêt à être déployé en cas de besoin.

Le premier président noir, objet de menaces de groupuscules racistes, circulera dans la capitale à bord d'une voiture blindée aux vitres teintées. La tribune d'où il prononcera son discours d'investiture est protégée par des vitres à l'épreuve des balles, de même que les gradins devant la Maison-Blanche d'où il regardera passer le défilé.

En direct à la télé, il perd trois enfants


Interviewé en direct par la télévision israélienne, un médecin hurle en annonçant que trois de ses filles viennent d'être tuées par les tirs d'un char. Vive émotion.

Un cri de douleur. Le hurlement d'une bête qui agonise. C'est ce que les Israéliens ont entendu en direct à la télévision. A l'autre bout du fil, Ezzedine Abu al-Aish, comme tous les jours, aurait dû faire son compte rendu. Il est la voix de Gaza. Ces dernières semaines, ce Palestinien a raconté aux Israéliens les horreurs de l'incursion de l'armée israélienne à Gaza. Et en hébreu, puisqu'il est gynécologue à l'hôpital de Tel-Aviv.

Mais vendredi dernier, à 17 heures, le drame s'est joué en direct. Le militant de la paix de 55 ans vient de perdre trois de ses filles et une nièce dans les tirs d'un char de l'armée israélienne. Quand le journaliste Shlomi Eldar l'appelle, il hurle: «Personne ne peut arriver jusqu'à nous, mon Dieu. Mes filles, que quelqu'un vienne nous aider, s'il te plaît. Viens vite, viens, viens!»

Le journaliste se décompose et quitte le studio. La caméra le suit dans les coulisses. En direct, il appelle les secours. L'armée israélienne accepte qu'une ambulance palestinienne évacue les blessés - une fille, une nièce et le frère d'Ezzedine Abu al-Aish -, du camp de réfugiés au nord de Gaza City jusqu'au point de passage d'Erez, entre Israël et la bande de Gaza. De là, ils sont pris en charge par des ambulances israéliennes et transférés en hélicoptère à l'hôpital de Tel Hashomer, près de Tel-Aviv.

Une fois sur place, de douleur, le père s'effondre: pendant plusieurs minutes, couché à même le sol, il gesticule comme un pantin en pleurant son impuissance. Ses amis et ses collègues israéliens l'aident. Car c'est bien dans cet hôpital qu'Ezzedine Abu al-Aish exerce: il est spécialisé dans les traitements de fertilité.

Quelques heures plus tard, il réapparaît à la télévision. Devant les médias, il explique avec courage: «Il n'existe aucune différence entre Israéliens et Palestiniens, nous pouvons vivre ensemble. En paix.» Pourtant, toujours en direct, une mère de trois parachutistes israéliens l'accuse de cacher des armes chez lui. Pour elle, il est impossible que les militaires aient visé le bâtiment sans raison. D'ailleurs, l'armée affirme que des tirs de snipers sont partis de la maison. D'autres voix israéliennes se joignent à elle. Ezzedine Abu al-Aish se prend la tête entre les mains et dit: «Ils ne veulent pas connaître la vérité.» Ses amis israéliens qui l'entourent, répètent: «Non, ils n'ont pas envie.»

Depuis, ces images font le tour du monde. Après Israël, ils émeuvent le monde entier, tant le destin du médecin est d'une rare injustice. En septembre dernier, il avait perdu son épouse, morte d'un cancer. Et, dans quelques semaines, il part travailler au Canada: il avait enfin trouvé un refuge pour ses «soldats de la paix». C'est ainsi qu'il appelait ses huit enfants.

Barack Obama devient le premier président noir des Etats-Unis


C'est aujourd'hui à midi (17h GMT) que Barack Obama prêtera serment sur la Bible d'Abraham Lincoln et deviendra le premier président noir des Etats-Unis. La cérémonie doit se dérouler devant plusieurs centaines de milliers de personnes venues vivre à Washington ce jour historique.

En dépit d'un froid mordant, un nombre inédit, sans doute près de deux millions de personnes piétineront dès l'aube le Mall, la grande esplanade au pied du Capitole, siège du parlement américain.

Le 44e président des Etats-Unis doit prêter serment vers midi (17h00 GMT) sur les marches du Capitole, avant de prononcer un discours d'investiture que les observateurs attendent bref mais marquant, à la hauteur du talent d'orateur de Barack Obama.

Peu avant, son vice-président Joe Biden aura également prêté serment lors d'une cérémonie ponctuée de prières (par le pasteur controversé Rick Warren), d'un mini-concert (Aretha Franklin, Yo-Yo Ma, Yithzak Perlman parmi d'autres) et d'un poème (par Elizabeth Alexander).

Accompagné de sa femme Michelle et de ses deux fillettes, Malia et Sasha, le nouveau président et ses 200 invités iront ensuite déguster un déjeuner inspiré des plats préférés d'Abraham Lincoln, son modèle politique, dont l'Amérique fête cette année le 200e anniversaire de la naissance. Au menu: ragoût de crustacés et faisan farci.

Après avoir raccompagné son prédécesseur George W. Bush à un hélicoptère, première étape de son retour vers le Texas, le nouveau président participera à un défilé jusqu'à la Maison Blanche, accompagné de multiples fanfares.

Des moyens de sécurité sans précédent ont été déployés. Plus de 12 000 militaires, des milliers de policiers, des patrouilles aériennes et fluviales s'emploieront à déjouer toute tentative d'attentat, y compris de la part de groupuscules racistes.

Le couple présidentiel conclura cette folle journée par un tourbillon de bals, tradition incontournable à laquelle un seul président a dérogé depuis 1789. Barack et Michelle Obama, invités d'honneur des dix bals officiels, devront d'un lieu à l'autre esquisser des pas de danse et répondre à l'enthousiasme de leurs admirateurs.

dimanche 18 janvier 2009

Arabie Saoudite: la justice refuse le divorce... à une fillette de 8 ans


Pour répondre à la volonté de son père, une petite fille saoudienne de 8 ans a été mariée à un homme de 58 ans. En désaccord avec son mari, la mère de la gamine a demandé que soit prononcé le divorce.

 

Un tribunal saoudien a tranché: la demande de la mère a été rejetée. Pour accéder à cette requête, il faudra attendre que la fillette soit pubère et demande elle-même le divorce.

 

En revanche pour la marier, sa majorité n'était pas obligatoire.

Historique Mardi


Toutes les forces armées possibles imaginables vont protéger le premier président noir américain lors de son investiture, le 20 janvier, à Washington. Une capitale sous très haute surveillance, par crainte d'attentats terroristes venus de l'étranger, ou de l'intérieur, comme le montrent de récentes menaces.

Ce sera du jamais vu: des mesures de sécurité sans précédent vont être mises en place dans la capitale américaine pour l'investiture mardi de Barack Obama, sur qui plane une menace qui promet de rester vive bien au-delà de sa prestation de serment.

Les forces de l'ordre convergent en masse vers Washington pour protéger le premier président noir des Etats-Unis contre tout risque d'attentat. Plus de 12 500 soldats et réservistes sont mobilisés, ainsi que de milliers de policiers de la ville et d'autres en provenance de 57 services de police du pays.

Avec deux millions de visiteurs attendus à Washington, le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) considère l'investiture d'Obama comme un événement majeur en termes de risque.

«Je pense que nous devons tous avoir en tête une possible attaque chimique, biologique ou radiologique», a déclaré récemment le général Richard Rowe, qui préside le comité des Forces armées chargé de l'investiture.

Patrouilles aériennes, systèmes de défense sol-air, fleuve Potomac grouillant de bateaux armés, et forces de sécurité en tenue et en civil: une véritable armada est mobilisée pour contrer la menace.

Un vaste soutien médical est prévu en cas d'attentat et la menace chimique et biologique est également prise en compte. Le président circulera dans une limousine blindée, plus sûre que celle de ses prédécesseurs.

Le service de protection des personnalités, l'US Secret service (USSS), a reçu plus de menaces visant M. Obama que pour aucun autre président élu.

Juste avant l'élection, deux jeunes néonazis avaient été arrêtés dans le Tennessee pour avoir proféré des menaces de mort contre Barack Obama.

Un homme a été arrêté la semaine dernière en Californie pour avoir diffusé un message sur internet prédisant que Barack Obama «aurait une balle de calibre 50 dans la tête rapidement». Un autre individu a été interpellé avant-hier dans le Mississippi, pour avoir menacé sur un «chat» en ligne d'assassiner Barack Obama lors de son investiture. «J'ai décidé que j'assassinerai Barack Obama. Ça n'a rien de personnel, mais je sais que je dois le faire pour le bien du pays», explique-t-il sur Internet. L'homme affirme ne pas être raciste mais vouloir protéger le peuple américain des «juifs parasites», qu'il accuse d'avoir ourdi les attentats du 11 septembre.

L'USSS ne divulgue aucun détail sur ses procédures de sécurité, mais affirme être préparé à toutes les éventualités. «Nous comprenons la signification historique de cette élection et y sommes attentifs», déclare l'un de ses porte-parole, Ed Donovan.

La couleur de peau du nouveau président n'est qu'un sujet de préoccupation supplémentaire dans un pays qui compte 200 millions d'armes à feu responsables de 30 000 morts par an, où quatre présidents ont été assassinés dans l'exercice de leurs fonctions et où plusieurs autres ont fait l'objet de tentatives d'assassinat.

Mais M. Obama s'est montré confiant pendant la campagne présidentielle, assurant au New York Times: «J'ai la meilleure protection au monde... Arrêtez donc de vous inquiéter.»

Al Gore doit-il rendre son Nobel ?


Il est l'un des conférenciers les plus prisés du moment et devrait être un invité de marque du prochain WEF (World Economic Forum) à Davos. Mais Al Gore mérite-t-il pareille notoriété?

Il y a deux semaines, Al Gore s'est retrouvé au coeur d'une polémique qui a secoué la blogosphère américaine via l'une de ses plates-formes les plus relayées, le Huffington Post. Le 3 janvier, un dénommé Harold Ambler y publie un billet dans lequel il réclame qu'Al Gore présente publiquement ses excuses pour avoir «vendu à l'opinion publique le plus gros bobard de toute l'histoire de l'humanité». L'article est aussitôt commenté et relayé sur d'autres blogs - salué par ceux qui pensent qu'Al Gore est un escroc qui devrait rendre son Prix Nobel, dénigré par ceux qui voient en lui un grand homme qui a su alerter les consciences.

Deux jours plus tard, sur le HuffPo, c'est la riposte: un dénommé Kevin Gardia publie un billet dans lequel il dénonce Ambler comme un intervenant non crédible et Arianna Huffington, la rédactrice en chef, regrette que l'article d'Ambler soit «passé entre les gouttes»: «J'ai la ferme conviction qu'il existe des problèmes que l'on ne peut pas voir de deux manières, écrit-elle. La crise climatique est l'un d'entre eux.»

«C'est typique», estime Dirk Maxeiner. Cet éditorialiste allemand, auteur d'un ouvrage qui fait le tour de l'ensemble des hypothèses climatiques, est l'un des rares journalistes d'Europe qui cherchent à faire connaître au grand public les travaux de chercheurs qui ne souscrivent pas aux conclusions du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), ce panel onusien d'experts internationaux abondamment cité par Al Gore et la plupart des médias. «Dès que l'on évoque des travaux qui avancent d'autres hypothèses que le CO2 pour expliquer les variations climatiques, on est certain de susciter une vague d'indignation et de se retrouver l'objet d'attaques personnelles, affirme-t-il. Or le propre de la science, c'est précisément la confrontation de différentes hypothèses à l'épreuve des faits. Mais dans le cas du climat, la plupart des médias traditionnels ont abandonné toute distance critique pour ne relayer que les conclusions du GIEC et ses scénarios catastrophistes. La discussion est devenue idéologique.»

Pourtant, les scientifiques qui voient d'autres motifs aux variations climatiques et émettent des doutes par rapport aux conclusions du GIEC sont nombreux - eux aussi professeurs d'université et publiés dans les meilleures revues. Mais ce qui frappe, c'est leur faible visibilité et les risques de huées auxquels ils s'exposent lorsqu'ils présentent leur hypothèse au grand public. La preuve par Jacques Lévy, géographe à l'EPFL, dont les déclarations dans la presse ont soulevé l'an dernier un tollé indigné. Son crime: avoir osé remettre en cause les conclusions du GIEC et rappelé l'existence d'autres hypothèses. «La plupart de ceux qu'on appelle les sceptiques sont des scientifiques honnêtes et compétents, souligne Dirk Maxeiner. Bien sûr, on trouve aussi quelques cinglés. Mais franchement, Al Gore est aussi un être inquiétant: un prédicateur qui traite systématiquement ses adversaires de malades et prêche l'ascèse énergétique alors que son mode de vie est tout l'opposé.» Un point de vue que récuse Patrick Aebischer, directeur de l'EPFL, qui a remis l'an dernier un doctorat honoris causa à l'ancien vice-président: «Al Gore a défendu la science tout au long de sa carrière politique, dit-il. Il a relayé avec un succès extraordinaire le consensus qui unit la plupart des scientifiques sur les causes du réchauffement climatique. Mais avec un impact pareil, forcément, il est en bute à la critique, surtout lorsque les enjeux économiques sont aussi énormes.» Mais y a-t-il vraiment consensus? Un coup d'oeil au site Climate Debate Dailymontre que le doute est de rigueur: ce portail Internet mis en place par deux scientifiques recense à l'attention du public les sites Webs, les essais et les articles scientifiques produits par les tenants de l'hypothèse du CO2 et les autres, de par le monde. Or force est de constater qu'en réalité, le débat fait rage et que les incertitudes restent énormes. Quoi qu'en dise Al Gore.