dimanche 7 novembre 2010

Les relations algéro-italiennes au centre de la lutte des clans du Pouvoir algérien


Renvoyé depuis 2008, le second Sommet algéro-italien aura-t-il lieu un jour? La question taraude les milieux diplomatiques et le contexte aussi bien algérien qu’italien n’est pas propice à une relance effective des relations entre les deux pays.
On se souvient que le Premier ministre italien Silvio Berlusconi avait annulé sa visite en Algérie prévue pour le 19 octobre dernier. Officiellement, la raison évoquée était la méforme de Berlusconi qu’on disait toujours en convalescence après une intervention chirurgicale qu’il avait subie suite à une tendinite à la main gauche.
Une explication qui n’a pas convaincu grand monde puisque les protocoles d’organisation des visites de Chefs d’Etat requièrent un minimum de prévoyance et d’anticipation et les dates annoncées ne peuvent être annulées ou reportées au dernier moment, sauf pour des imprévus, ce qui n’est pas le cas pour la visite d’El-Cavalièré.
Du coup, l’affaire a vite pris les allures d’une «crise» entre Alger et Rome et les spéculations vont bon train. Dans les milieux diplomatiques, ce énième report du Sommet algéro-italien est perçu comme un dommage collatéral de l’enquête et du procès attendu de l’affaire Sonatrach. En effet, dans les scandales de Sonatrach, les firmes italiennes ont souvent été citées comme partie prenante aux présumées magouilles ayant entaché le processus d’attribution de marchés publics.
Le cas de la firme «Saïpem» est saisissant à cet égard avec un scénario à la hollywoodienne marqué par des attributions forcées de marchés publics déjà octroyés à d’autres entreprises, du favoritisme inexplicable et une escapade plus que douteuse de son patron Tullio Orsi qui a bien pris le soin de vider les caisses de son entreprise avant de rallier l’Italie.
Dans son livre «Histoires secrètes du pétrole algérien», Hocine Malti parle bien du cas «Saïpem». Il y raconte, notamment, que la firme italienne avait raflé, en Algérie, pour près de 20 milliards de dollars de contrats publics en moins de 3 ans. Une épopée tout à fait douteuse pour une société qui s’est installée en Algérie en 2005.
M. Malti explique aussi comment «Saïpem» s’est vu attribué un marché déjà accordé à la firme nippone JGC et comment cette dernière a du se plier à la volonté algérienne en contrepartie d’un autre projet. L’auteur explique qu’une telle accumulation de contrats et un tel favoritisme ne pouvaient qu’attirer l’attention du clan adverse, comprendre celui du DRS et du Général Toufik.
«Saïpem» a-t-elle servie de moyen de détournement à certains proches du clan présidentiel ? Le DRS veut-il capoter les relations entre Alger et Rome à cause d’une lutte d’influence sur le contrôle de la rente ? Tous les coups sont permis dans un contexte particulièrement agité, marqué par des luttes claniques au sein du pouvoir en préparation de l’après Bouteflika …