
Ils font de juteuses affaires en ces temps de crise: +50% pour certaines entreprises de la branche.
Le sexe ne connaît pas la crise économique. Alors que les banquiers tirent la langue et voient des milliards partir en fumée, que les Bourses se rétractent, que les palaces se vident, que l'immobilier est mou et que le secteur voiture bloque, l'industrie du plaisir vit un pic historique. Qu'on se le dit, la libido joue le rôle d'une valeur refuge en ces temps difficiles.
La branche qui pèse plusieurs milliards d'Euros a vu son chiffre d'affaires exploser. Et tous les secteurs s'ébranlent: prostitution de luxe, salons de massage, sex toys, dessous coquins, téléchargement de films X sur Internet, tout pète le feu.
«Je suis au septième ciel, constate Jacques Bibinet, patron de Condomplanet, un magasin en ligne spécialisé dans les jouets sexuels. Mes ventes depuis le début de l'année ont pris l'ascenseur: plus de 50%.»
Une tendance confirmée par Patrick Stöckli, patron d'ErotikMarkt, un des géants suisses des sex-shops. «Nous sommes satisfaits par le début d'année. Notre croissance se monte à 6% environ.»
Comment expliquer ce tel désir pour l'industrie du plaisir? «Les gens cherchent à s'évader d'un quotidien trop lourd», analyse Jacques Bibinet. «En période de haute conjoncture, les gens s'offrent une voiture, une maison, des voyages. Ils sortent plus souvent, abonde Patrick Stöckli. Aujourd'hui, ils n'ont plus les moyens. Ils se rabattent sur le sexe.»
Et ils ne se privent de rien, confie un habitué des saunas de luxe et autres boîtes de sexe. «Depuis quelques mois, les soirées hot sont de plus en plus somptueuses et poussées. Mais pour goûter à des reconstitutions d'orgies romaines ou de films pornos, il faut débourser.» Plus de 650 Euros par soir. Et ça marche.
«La crise est un moment anxiogène, analyse une sexologue. Les gens ont besoin de décharger émotionnellement pour oublier la morosité ambiante. C'est comme un sportif qui se masturbe avant une grande compétition. Ça soulage les tensions accumulées dans le corps.»
Laurence Dispaux, psychothérapeute FSP et sexologue, confirme: «Il n'y a rien d'étonnant à ce que la libido ne connaisse pas la crise. La sexualité permet d'évacuer la tension.»
Bref, le sexe est devenu le meilleur antidote à la crise.