mardi 8 septembre 2009

Ils n'ont qu'un seul objectif: mourir


Ultraviolents, jeunes et tatoués, ils sèment la terreur au Salvador. Christian Poveda a voulu voir ce qui se cachait derrière cette image sanguinaire et brutale. Il a découvert la «solitude absolue» qui hante les membres des maras, ces gangs qui se livrent au trafic de drogue et au racket aux Etats-Unis et en Amérique centrale. Il a aussi rencontré la Grande Faucheuse. Jeudi dernier, il a été abattu de quatre balles dans la tête dans sa voiture à Tonacatepeque. Selon la police, il revenait d'un tournage dans la banlieue La Campanera, contrôlée par les gangs.

Le reporter français d'origine espagnole vivait au Salvador. Il venait de terminer «La Vida Loca», un documentaire sur la vie des membres de la Mara 18. La Mara 18 est un des deux principaux gangs du pays avec la Mara Salvatrucha. Les deux organisations, qui comptent en tout 15 000 membres, se livrent une guerre sans merci. «Elles ont chacune leur langage codé, leurs rites et leurs tatouages et se haïssent cordialement, expliquait le journaliste dans une interview. Aucun différend idéologique ou religieux n'explique cette lutte à mort dont l'origine, perdue dans les bas-fonds des barrios hispaniques de Los Angeles, est oubliée de tous.»

La police a arrêté un membre de la Mara 18, El Puma, suspecté d'avoir assassiné le documentariste, avant de le mettre hors de cause. Pour les enquêteurs, il est toutefois possible qu'un lien entre le film et le meurtre existe. Ils pensent que des membres de la mara pourraient avoir réclamé de l'argent pour leur participation au tournage. Christian Poveda, lui, n'avait qu'un souhait: «Nous devons comprendre pourquoi un enfant de 12 ou 13 ans rejoint un gang et donne sa vie pour lui.

DE QUOI ON PARLE?

Gangsters Ils sont 120 000 entre les Etats-Unis et l'Amérique centrale. Ils s'adonnent au trafic de drogue et au racket et se livrent une guerre sans merci. Un reporter français les a suivis pendant seize mois dans une banlieue de San Salvador. Il en a tiré un documentaire poignant et effrayant (photo). Et il l'a payé de sa vie.


Gangs nés aux états-unis

Une guerre pour une femme

Des dizaines de milliers de Salvadoriens se sont réfugiés aux Etats-Unis dans les années 1980, en raison de la guerre qui sévissait chez eux. Rapidement, certains se sont regroupés pour se défendre face aux gangs latinos qui imposaient leur loi. Ils ont créé les maras, ce qui en argot salvadorien signifie groupe ou bande. Le mot peut aussi être l'abréviation de marabunta, une fourmi carnivore d'Amazonie. Ces gangs ont connu une extension rapide. Ils comptent aujourd'hui quelque 50 000 membres aux Etats-Unis, 35 000 au Honduras, 15 000 au Salvador et autant au Guatemala. S'ils ont envahi l'Amérique centrale, c'est en raison des expulsions massives de clandestins orchestrées par les Etats-Unis à la fin de la guerre au Salvador, en 1992.

Plusieurs théories tentent d'expliquer la guerre sanguinaire qui oppose la Mara 18 à la Mara Salvatrucha, qui a fait 3750 morts l'an dernier. La plus romancée fait état d'une querelle qui aurait éclaté entre deux chefs pour les beaux yeux d'une demoiselle. Ce conflit aurait provoqué la scission du gang et créé une plaie qui n'est pas près de se refermer.

Un bébé de Jude Law, ça vous dirait?


Avoir un enfant, c'est merveilleux. Mais avoir un enfant qui ressemble à Jude Law, à Ben Affleck ou à Daniel Radcliffe, c'est encore mieux, non?

Voilà en tout cas ce que voudrait vous faire croire la principale banque de sperme des Etats-Unis, California Cryobank (CCB), qui propose depuis peu aux futurs parents de sélectionner un donneur en fonction de sa ressemblance avec une star. Le service «Donor Look-A-Likes» est ainsi offert gratuitement sur son site Web.

Admettons que vous vouliez un bébé ressemblant à Jude Law. Il vous suffit de sélectionner le nom de l'acteur britannique dans le menu déroulant des stars répertoriées par «CCB Donor Look-A-Likes» puis de cliquer sur «rechercher». Le moteur vous redirige alors vers les fiches individuelles de trois donneurs de sperme correspondant «à 100%» au profil...

Mais, étant donné qu'aucune photo de donneur n'est affichée sur le site, on peut se demander qui donc juge de la ressemblance. Il faut, apparemment, s'en remettre à l'équipe hautement qualifiée de l'organisation, qui recherche des équivalences sur le Web en se focalisant sur la taille, le poids, la couleur des yeux et des cheveux... Si tel est le cas, qui peut expliquer comment le donneur 11349, «brun aux yeux bleus d'origine mexicaine», peut être considéré comme un sosie «parfait» de Jude Law?

Souhaitez, par ailleurs, que votre nom ne produise aucun résultat d'images sur Google, car l'organisation retient, pour sa banque de sosies, «quiconque est suffisamment connu pour figurer sur la Toile...» Un bébé qui vous ressemble, ça vous dit?

lundi 7 septembre 2009

30 mètres sous les mers


Jacques Rougerie est un Jules Verne des temps modernes. L'architecte et océanographe français n'en est pas à son premier projet de vie dans l'océan. Après des maisons sous l'eau, le voilà reparti avec une réalisation pharaonique: le «Sea Orbiter». Un vaisseau élancé, un arc de 51 mètres, dont 30 immergés en permanence.

Lorsqu'on voyage sur l'image interactive, on pourrait craindre que ce projet ne reste confiné à la virtualité d'Internet, comme l'étaient les folles machines du romancier du XIXe. Et pourtant, cette station qui voguera au gré des courants, risque bien de devenir une réalité d'ici à 2011. Le ministre français de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, lui accorde son soutien: «C'est comme une station orbitale pour explorer l'espace, mais en mer», s'est-il enflammé. Le président Sarkozy lui a aussi confirmé son intérêt. Le mois prochain, les appels d'offres seront lancés pour le «Sea Orbiter», d'un coût estimé à 35 millions d'euros.

C'est au bord du lac Léman que l'idée à germé dans l'esprit bouillonnant de Jacques Rougerie: «Il y a dix ans, presque jour pour jour. Nous étions au bord du lac avec Jacques Piccard et rêvions d'un engin capable de suivre le Gulf Stream.» Aujourd'hui, tout est prêt pour la construction. Le plus grand laboratoire européen de simulation en Norvège vient de valider sa stabilité: même une mer déchaînée ne pourra troubler son balancement. Après des essais en mer Méditerranée, c'est bel et bien le long du Gulf Stream, ce courant marin qui part de la Floride et traverse l'Atlantique Nord, que le vaisseau dérivera.

Un vaisseau qui permettra avant tout de vivre en immersion totale pendant des mois d'affilée. Sur les 9 niveaux, 5 sont sous la mer dont 2 en saturation pressurisée. «Aujourd'hui, on ne peut rester que quelques heures sous la mer. Nous, nous y serons en permanence!» s'enthousiasme l'inventeur, qui compte bien faire partie des «aquanautes». Ce module pressurisé pourrait aussi permettre aux astronautes de s'entraîner.

Le but de l'entreprise: mieux connaître l'univers marin. Car, comme le relève Pierre Chevaldonné, du Centre d'océanographie de Marseille, «on connaît mieux la surface de la Lune ou de Mars que celle des fonds marins». En dérivant, le «Sea Orbiter» récoltera nombre de données. Des capteurs répartis sur toute la longueur mesureront les variations de températures. Les liens entre effets de serre et océans pourront être mieux compris. Et enfin, la vie aquatique pourra être observée 24 heures sur 24.

Martine Rebetez, climatologue à l'institut fédéral WSL, ne doute pas que des données très intéressantes en ressortiront. «Cela permettra de voir dans quelle mesure la température des océans augmente. On a déjà quelques données, mais on ne connaît de loin pas tout.» Souvent, la connaissance s'arrête aux premiers mètres sous l'eau, explique la chercheuse. Quant aux courants marins, il reste encore beaucoup à découvrir.

Autre grande interrogation à laquelle «Sea Orbiter» compte répondre: l'absorption des émissions carbone par les océans. «Si beaucoup de CO2 est absorbé par les forêts, plus encore l'est par les océans. Mais on ne sait pas exactement dans quelle proportion, ni s'il y a des lieux où c'est mieux absorbé que d'autres», précise la climatologue.

Quant à l'observation de la faune marine, là aussi, des découvertes sont potentielles. «Peut-être pas directement sur les mouvements des mammifères ou des gros poissons, qui sont très rapides. Mais le plancton et tous les petits organismes soumis aux courants», précise Vincent Ridoux, professeur au Centre de recherche sur les mammifères marins de La Rochelle. Lui aussi avoue être très curieux de la mise à l'eau de l'engin. «Je ne sais pas exactement quoi en attendre. Mais certainement que l'on pourra voir des choses surprenantes, car nous n'avons pas l'habitude de ce genre d'explorations.»

dimanche 6 septembre 2009

Berlusconi prêt à vendre le Milan AC à Kadhafi?


Le Premier ministre italien aurait sondé le président libyen pour une éventuelle vente du club lombard.

L’information va sûrement faire jaser dans les jours à venir. Selon le quotidien italien La Repubblica, Silvio Berlusconi aurait décidé de vendre le Milan AC à Mouammar Kadhafi! Pointé du doigt par les tifosi depuis la vente de Kaka au Real Madrid et lassé par les résultats décevants du club de son cœur (défait 0-4 par le rival interiste le week-end dernier), le propriétaire rossonero songerait donc à s’en séparer.

Point de départ de la rumeur, la récente visite du leader politique italien à Tripoli pour fêter l’anniversaire du traité signé l’an passé pour officialiser la fin des désaccords entre les deux pays. Berlusconi aurait ainsi profité de l’occasion pour proposer au président libyen de lui vendre son jouet préféré. Prix de l’opération? Environ 800 millions d’euros selon les médias transalpins.

Iil est fortement envisageable que Kadhafi soit intéressé par l’investissement proposé. Pour rappel, Al-Saadi Kadhafi, le fils du dirigeant libyen, avait évolué en Serie A grâce aux relations de son père voilà quelques années. Sous contrat à Pérouse, il avait même été contrôlé positif à la nandrolone en octobre 2003 avant d’être suspendu pour dopage. Nul doute que l’acquisition du Milan AC constituerait donc une belle revanche pour la famille Kadhafi.