Le Barça, une identité assumée.
Le FC Barcelone est un club apprécié partout dans le monde pour ses stars, mais également parce qu’il a su développer une véritable identité de jeu et s’y tenir. L’attaque, rien que l’attaque et toujours l’attaque. Pour ce faire, il pratique un jeu léché, fait de redoublement de passe, d’étirement du bloc adverse et de quelques exploits personnels. C’est avec ce jeu que l’équipe nous a fait rêvé et continue de le faire. L’équipe avait donc entamé cette demi-finale sûre de ses forces, mais elle a due lutter jusqu’au bout pour battre une équipe de Chelsea au jeu insipide.
Ce constat peut s’avérer assez direct, mais une qualification de l’équipe londonienne aurait paru injuste. Comment un club, qui a dépensé des millions d’euros depuis plusieurs années pour se bâtir une équipe aussi compétitive, peut-il accepter de pratiquer un jeu aussi indigent? Avec un tel effectif, n’importe quelle équipe parvenue en demi-finale de la Champions League aurait jouée la gagne, mais pas Chelsea. Hiddink a fait le pari du défi physique et de la rigueur défensive, et cela a failli marcher. Mais le fait est là, en déjouant, Chelsea à surtout subit. Mercredi soir, la possession de balle des catalans était limite humiliante face à une équipe qui n’a jamais su développer une seule phase de jeu. Toujours le même schéma: Cech récupère le ballon, le dégage vers Drogba, Chelsea perd la balle et toute l’équipe se regroupe dans les trente derniers mètres.
Une attitude indigne d’une grande équipe.
Cette stratégie ultra défensive, une équipe la pratique quand elle est indéniablement plus faible que son adversaire, voir qu’elle ne joue pas dans la même division...mais Chelsea? Cette même équipe qui a dans ses rangs Drogba, Essien, Lampard, Cech? J’appelle cela tout simplement du gâchis. Alors oui on pourra dire que l’arbitrage était lamentable, oui plusieurs penaltys auraient dus être accordés, mais tout comme le fait qu’Abidal n’aurait pas du être exclu pour un «plongeon» de Nicolas Anelka, décidément peu inspiré. Mention spéciale quand même à Essien, auteur d’un but aussi somptueux que chanceux, et surtout à Drogba, pour moi le meilleur attaquant du monde avec Ibrahimovic. Son impact physique et sa conduite balle au pied ont fait qu’il n’a perdu aucuns de ses duels, si ce n’est les plus importants, ou il s’est retrouvé deux fois seul face à Victor Valdes, pour deux exploits du gardien catalan. Le reste de l’équipe des Blues est a ignoré, tant les joueurs se sont comportés comme des automates bien en place, cassant le rythme du jeu par des simulations et jouant de manière agressive, pour une capacité d’inspiration proche du néant. Au final c’est le Barça qui y a mis toutes ses tripes et est allé chercher cette finale de la Champions League, grâce à une frappe limpide d’Iniesta, la seule cadrée du match.
Barcelone dans la douleur
Côté Barcelone, le jeu développé n’a pas été franchement flamboyant, avec zéro frappe cadrée en 92 minutes de jeu. Guardiola a certes du composer avec une équipe fortement remanié, mais on peut reprocher à des joueurs comme Busquets et Seydou Keita leur manque d’impact sur le jeu pour des postes aussi cruciaux. Daniel Alves à également déçu, et sera suspendu pour le match le plus important de sa saison par pure bêtise. Une suspension qui lui a sûrement fait perdre sa concentration, avec une série de mauvais choix, de centres au troisième poteau et d’échecs sur coups francs (pourquoi s’est toujours lui qui les tire?). L’entraîneur a également étonné, en ne faisant qu’un seul changement à la 85ème (entrée de Bojan), alors que plusieurs joueurs étaient sur les rotules. Mais au moins cette équipe aura eu le mérite de toujours y croire et de maintenir sa volonté d’attaquer. Quand Abidal s’est retrouvé exclu, la défense est restée à trois joueurs, pour privilégier l’attaque, un choix très risqué. Piqué, exceptionnel de hargne, s’est même mué en joueur d’avant-poste!
Manchester Utd-FC Barcelona: La grande finale.
On peut s’extasier de voir que la finale de la Champions League opposera au Stadio Olimpico les deux plus belles équipes du monde à l’heure actuelle. Manchester, auteur d’un parcours sans faute, partira avec un léger avantage face à un Barcelone privé de ses deux latéraux (probablement Abidal sera remplacé par Sylvinho, et Daniel Alves par Caceres). Mais surtout, ce sera l’occasion de voir LE match dans le match, à savoir la confrontation Messi-Cristiano Ronaldo. Les deux joueurs mènent une lutte sans merci pour le titre de «meilleur joueur monde» et pour la conquête du prochain Ballon d’Or, on peut donc s’attendre à des étincelles de la part de ces deux formidables attaquants. Ce sera aussi l’occasion pour l’équipe qui l’emportera d’entrer dans l’histoire du football mondial. Rappelons que Manchester est toujours en course pour un sensationnel quadruplé, alors que le Barça peut espérer la conquête de trois titres, mais surtout devenir l’équipe la plus belle que le club ait jamais connue.
Annis 08.05.09