Il y a un an, le King of Pop mourait comme il avait vécu, dans un tourbillon médiatique. Depuis, les révélations s'enchaînent, dévoilant son véritable visage. Assez inattendu.
Vingt-cinq juin 2009, 14h26, Los Angeles: alors que le monde attendait son retour imminent sur scène, à Londres, Michael Jackson, 50 ans, accro aux médicaments, décède d'une overdose d'anesthésiant. Immédiatement, les hommages pleuvent. Les stars saluent l'artiste cher à leur coeur, en larmes. Et tant pis si bon nombre d'entre elles ne lui parlaient plus depuis qu'il traînait tant de casseroles. Pédophilie, blanchiment de peau, faillite, mégalomanie, mauvais père: on aura tout dit de Michael Jackson en 45 ans de carrière. Mais, depuis sa mort, les révélations se succèdent, montrant un homme touchant et normal.
Ce sont d'abord les accusations de pédophilie dont il a été victime en 1993 et 2003 qui sont mises en doute au lendemain de sa disparition. Martin Bashir, dont le documentaire «Living with Michael Jackson» avait conduit l'interprète de «Billie Jean» devant les juges en 2005, nie désormais avoir vu quoi que ce soit d'inapproprié entre Jackson et les enfants invités dans son ranch. Quant à Jordan Chandler, son premier accusateur, il se rétracte sur internet: il aurait jadis menti, forcé par son père, Evan. Si l'authenticité du message n'a pas pu être établie, Jordan Chandler n'a jamais démenti en être l'auteur. Fin 2009, Evan Chandler, qui souffrait, dit-on, d'une grave maladie, se suicide. Mais pour Jermaine Jackson c'est tout simplement l'aveu de trop. Puis c'est le rapport d'autopsie de Michael Jackson, qui, en plus de confirmer qu'il souffrait de vitiligo, une dépigmentation incurable de la peau, jette un dernier discrédit sur Jordan: en 1993, il jurait que le chanteur était circoncis. Or, il ne l'était pas, révèlent les médecins légistes.
Au-delà de sa vie intime, c'est son secret le plus précieux - ses enfants - qui est dévoilé au public après sa mort. Le 7 juillet 2009, lors de la cérémonie funèbre, le monde entier découvre le visage de Prince I, 13 ans, Prince II, 8 ans, et Paris, 12 ans, qui rend un vibrant hommage à son père. Depuis, une foule de clichés et de vidéos où on les découvre joueurs et bien élevés inondent le Web. Finie l'image du «Mad Bad Dad» (fou et mauvais père) qui collait à la peau du Roi de la Pop depuis qu'il avait présenté son fils, suspendu dans le vide, au 4e étage d'un hôtel en 2002. Un répit de courte durée: Arnie Klein et Marc Lester, amis de la star, émettent des doutes sur la paternité de ses enfants. Selon eux, ils auraient fait des dons de sperme à Michael qui ne pouvaient pas en avoir.
Il aura fallu attendre que l'artiste sorte de scène pour que le public accepte que, malgré ses excentricités et ses addictions, il fût plutôt normal. Un père qui avait baptisé ses fils PrinceI et Prince II non pas par pure mégalomanie parce qu'ils étaient les enfants du King, mais parce qu'il s'agissait du prénom de ses grand-père et arrière-grand-père maternels. Un type simple qui ne commandait que du poulet et des frites lorsqu'il voyageait en jet. Un fils qui toute sa vie durant a entretenu sa famille. Une star qui invitait ses fans dans son ranch de Neverland. Un être humain qui a légué 20% de ses biens à des oeuvres de charité. Un artiste qui, à 50?ans, excellait encore dans son art comme le prouve son film posthume «This Is It». Peut-être que, comme le disait Berry Gordy, fondateur de Motown, lors de la cérémonie funèbre, Michael Jackson «n'était pas étrange, c'est ce qu'on lui a fait endurer qui était étrange».