vendredi 10 avril 2009
Le chiffre du jour
mardi 7 avril 2009
Italie: un sismologue avait prévu la catastrophe

Il avait lancé l'alarme, avant le drame. Les autorités ne l'ont pas cru.
Les ruines du tremblement de terre sont encore fumantes que déjà une polémique fait rage dans les médias italiens. Les autorités ont-elles été assez attentives? Depuis deux mois, cette partie des Abruzzes a été en effet régulièrement chahutée par des secousses sismiques, parfois plus que légères. Une situation apparemment peu extraordinaire dans une région considérée comme sensible.
Par ailleurs, une alerte avait déjà été lancée il y a un mois. Giampaolo Giuliani, chercheur au Laboratoire national de Gran Sasso, prétendait en effet avoir découvert l'imminence d'un séisme pour fin mars. Soit quelques jours seulement avant le drame. Il avait alerté les autorités. En vain. Elles n'avaient pas cru le bien-fondé scientifique de ses analyses.
Les autorités l'ont même accusé d'avoir généré, sans qu'il ait des preuves à l'appui, un vrai vent de panique dans la population. Face à la psychose collective, la Commission des grands risques de la protection civile s'était en effet réunie en urgence pour rassurer les habitants. «Il n'y a pas de risque en cours», la situation est sous contrôle et il n'est pas possible de prévoir un séisme, avait conclu la commission dans le Corriere della Sera.
Irrité par les déclarations de Giampaolo Giuliani, Guido Bertolaso, chef de la protection civile locale, en avait rajouté une couche. Il avait demandé une punition exemplaire contre le trublion et s'était emporté dans les médias contre «ces imbéciles qui s'amusent à diffuser de fausses informations».
Critiqué, Giampaolo Giuliani avait pourtant vu juste. Il était hier d'autant plus énervé qu'il habite lui-même L'Aquila, durement touchée par le tremblement de terre. «Il y a des personnes qui me doivent des excuses. Et qui auront sur la conscience le poids de ce qui est arrivé», s'est-il emporté hier matin dans La Repubblica.
Plus tard dans la journée, Silvio Berlusconi, président du Conseil, a voulu tuer dans l'oeuf tout début de polémique. «Il n'y a aucune base scientifique qui aurait permis de prévoir ce tremblement de terre», a prétendu l'homme fort d'Italie. Selon lui, les plus grands sismologues transalpins sont unanimes sur le sujet.
Il n'empêche que le cas de Giampaolo Giuliani pose la question de la marge de manoeuvre des pouvoirs publics face aux dangers sismiques.
Les constructions sont-elles assez solides?
Mieux vaut prévenir que tenter de prédire, selon certains spécialistes. «Il faut ainsi s'assurer de la solidité des constructions et des infrastructures», ajoute Blaise Duvernay. Des bases solides limitent ainsi les dégâts en cas de problème. «C'est l'effort principal à faire dans les zones à risque élevé», ajoute-t-il.
Mais, dans ce domaine de la prévention, il y a encore beaucoup à faire en Italie. Gian Michele Calvi, expert transalpin en ingénierie sismique, confirmait hier dans le Corriere della Sera que, en cas de danger, «la solution n'est pas d'évacuer une zone entière, mais de la rendre plus sûre et de réduire les risques». En gros, il faut mettre aux normes antisismiques les bâtiments dans les zones à risque. Mais, dans la Péninsule, «ce n'est pas seulement une question de recherche, mais aussi de culture», poursuit-il. Le pays réagirait seulement après un drame, sous le coup de l'émotion. «Mais c'est trop tard.» Quelques mois après, l'Italie oublierait vite le besoin d'une mise aux normes sécuritaires. «Il faudra des années avant que l'Italie arrive au niveau du Japon», conclut l'expert.
Où seront logés les milliers de sans-abri?
Hier soir, le nombre des victimes était estimé à 150 morts, 1500 blessés et 100000 sans-abri. Près de 15000 bâtiments étaient détruits ou endommagés. Face à la situation, le gouvernement italien a décrété l'état d'urgence. Et il a déjà activé les fonds européens en cas de catastrophe, selon Silvio Berlusconi, président du Conseil. Près de 30 millions d'euros étaient ainsi annoncés pour financer les 5000 secouristes et les aides matériels. L'aide d'urgence avait déjà commencé à monter 2000 tentes, chacune pouvant accueillir entre 8 et 10 personnes. De nombreux sans-abri pouvaient y loger pour se protéger de la pluie qui est tombée en début de soirée. La protection civile a aussi installé des centres d'accueil. Par ailleurs, tous les hôtels de la côte adriatique des Abruzzes auraient été réquisitionnés.
Depuis 1905, l'Italie a vécu 14 séismes mortels
Les tremblements de terre sont responsables de la mort de plus de 125000 personnes depuis le siècle dernier. En 1908, un séisme de magnitude 7,2 sur l'échelle de Richter dévaste Messina, la deuxième plus grande ville de Sicile, faisant 82000 victimes. Sept ans plus tard, 33000 personnes perdent la vie suite à une secousse de 7,0 à Avezzano, dans les Abruzzes, la même région qui a été touchée hier matin. En 1976, une secousse de 6,5 tue 976 personnes et laisse 70000 sans-abri dans le Frioul, au nord du pays. En 1980, en Campanie, au sud du pays, 300000 personnes perdent leur toit et 2500 périssent. Le séisme était de magnitude 6,8. Le dernier, d'une intensité de 5,9, remontait à 2002: 30 personnes, en majorité des enfants, ont péri à Campobasso, à 150 km au sud de L'Aquila.
“Algérie : présidentielle sous contrôle” de Vladimir Vasak

“Algérie : présidentielle sous contrôle” de Vladimir Vasak a été diffusé samedi 4 avril 2009 à 19h00 sur Arte.
Le réalisateur, le journaliste Vladimir Vasak , explique les difficultés rencontrées et déclare : " Je n'avais jamais vu l'Algérie fermée à ce point. "
A la veille de l'élection présidentielle qui entérinera sans surprise un troisième mandat du président Bouteflika, vous avez passé six jours en Algérie. Votre reportage, qui sera diffusé le 4 avril à 19 heures sur Arte, pourrait s'appeler «chronique d'un tournage impossible». C'est si difficile pour un journaliste de travailler dans l'Algérie de 2009 ?
Notre idée était de raconter l'Algérie d'aujourd'hui en parcourant l'un des projets-phares du président Bouteflika: l'autoroute Est-Ouest. Alors que nous avions demandé de filmer tout le tronçon Est, d'Alger à Annaba (ville d'où partent les harragas, ces jeunes qui quittent clandestinement le pays par la mer au péril de leur vie), ainsi que l'université de Constantine, notre accréditation n'a finalement concerné que Alger-Constantine. Nos ennuis ont commencé dès le lendemain de notre arrivée quand nous sommes allés sans notre escorte officielle dans les ruelles de Constantine. Sans escorte, les gens parlent très librement, de leur envie de partir, de leur indifférence à l'égard d'une présidentielle jouée d'avance et qui ne changera rien au chômage des jeunes, à la pauvreté, à la malvie, à l'absence totale de perspectives. Ces premières 36 heures sont en fait le seul moment où nous avons pu travailler librement et recueillir la parole spontanée des Algériens. A partir de là, nous avons été escortés sans arrêt et nous avons même eu droit à un «message» par voie de presse. Le quotidien En Nahar a ainsi annoncé que les services de sécurité «enquêtaient» sur les «objectifs cachés d'une équipe d'Arte utilisant du matériel sophistiqué» qui «devait faire un reportage sur le projet du siècle, l'autoroute Est-ouest, et a changé de sujet en se rendant à l'université et en filmant à un kilomètre du chantier de l'autoroute»…
Vous êtes allé plusieurs fois en Algérie. Ce « verrouillage » est-il nouveau et que révèle-t-il ?
Je n'avais jamais vu l'Algérie fermée à ce point. Il y a dix ans, le pays vivait dans l'espoir de retrouver la paix. Il y a cinq ans, c'était le soulagement qu'elle soit revenue. Aujourd'hui, les jeunes savent que le pays est très riche, mais que leur vie ne change pas, qu'ils ne bénéficient en rien de cette richesse. De leur côté, les autorités ont très peur d'un taux de participation ridicule à la présidentielle car il constituera aussi un déclic permettant de comprendre que la situation dans ce pays n'est pas aussi claire que le fait d'avoir «vaincu le terrorisme» peut le laisser penser…Paradoxalement, il est plus facile de travailler en Biélorussie et même en Russie. On a donc choisi de montrer dans notre reportage les difficultés des journalistes, surtout quand on refuse de mettre en péril les Algériens avec lesquels on travaille, chauffeurs et interprètes notamment…
Votre film montre un fossé impressionnant entre des ministres débitant un discours creux sur les « générations futures » et des jeunes sans espoir…
Il y a effectivement un décalage incroyable entre la rhétorique d'énumération de ce pouvoir qui assène des réalisations, comme le font d'ailleurs tous les systèmes politiques fermés, et des jeunes que seule la peur de mourir en mer retient de fuir massivement. C'est pour cacher cette réalité là qu'on interdit aux journalistes d'aller à Annaba.
lundi 6 avril 2009
Elles ont misé sur le bon cheval

La fortune leur aurait échappé si elles avaient épousé leur premier amour.
Tombée à l'eau, une chienne survit sur une île pendant 4 mois

C'est Robinson Crusoé en version canine! La chienne, qui était passée par-dessus bord alors qu'elle était en bateau avec ses maîtres en Australie, a survécu pendant quatre mois sur une île, a rapporté lundi la presse.