dimanche 21 février 2010

Téléphone mobile: la guerre des applications et des OS est lancée


Un vent nouveau a soufflé sur le congrès mondial du mobile (WMC) qui s'est déroulé cette semaine à Barcelone.

C'est même un raz-de-marée contre le traditionnel absent du Salon, l'iPhone d'Apple. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: 3 milliards d'applications téléchargées (99,4% du marché en 2009), et un magasin fort de 140 000 applications pour 75 millions de terminaux (iPhone et iPod Touch). La fronde s'organise donc sur deux fronts, celui des applications, et celui de la plate-forme qui va les organiser.

Sur le front des applications Les opérateurs mobiles en ont marre de voir le juteux marché des applications leur échapper. En effet, si Apple reverse 70% de la vente au développeur, rien ne tombe dans l'escarcelle de l'opérateur. Au WMC, plus d'une vingtaine d'opérateurs internationaux ont formé une alliance baptisée WAC (Wholesale Applications Community). Leur objectif est de court-circuiter l'App store d'Apple ou l'Android market de Google en fournissant aux développeurs un standard unique pour chaque système d'exploitation. L'idée ne fait pas l'unanimité chez les constructeurs qui ont déjà leur propre place de marché (comme l'Ovi Store de Nokia). On saura dans un an si ce projet n'était pas qu'un coup d'épée dans l'eau...

Sur le front des OS Aujourd'hui, on choisit un smartphone parce qu'il est multifonctions (grâce aux applications) mais d'abord parce qu'il est agréable et facile à utiliser. Cela dépend du système d'exploitation (OS) et les acteurs du marché l'ont bien compris.

Windows se réveille enfin! Steve Ballmer, le patron de Microsoft a présenté avec enthousiasme Windows Phone Series 7. Il ne s'agit pas d'une énième copie de l'iPhone mais d'une interface novatrice. Pas d'icônes alignées sur l'écran, mais des vignettes et des textes cliquables, organisés en six pôles d'intérêt: l'utilisateur, les jeux, l'image, la musique/vidéo, la bureautique, et bien sûr le marché d'applications. Microsoft impose un strict cahier des charges aux équipementiers, ainsi qu'une licence payante. Les premiers appareils ne seront disponibles que vers Noël.

Samsung a surpris en lançant son propre OS Bada (océan en coréen) et l'appareil Wave qui en est pourvu. Les premiers testeurs le trouvent plutôt bien conçu. Wave fait la part belle à l'intégration des réseaux sociaux (Facebook, Twitter) et les widgets peuvent se disposer sur dix écrans d'accueil. Si Samsung privilégie son «océan», il investit aussi dans des smartphones avec OS Android, et se met sur les rangs pour l'OS Windows Phone 7.

Le système Android de Google a quant à lui tenu le haut du pavé au MWC 2010. Il séduit tous les constructeurs qui avaient l'habitude de travailler avec Windows. Il donne un nouveau souffle aux marques en déclin comme Motorola ou Sony Ericsson, et il ouvre des horizons inespérés aux nouveaux venus chinois comme Huawei ou ZTE. L'avantage d'Android est d'être gratuit et hautement personnalisable. Exemple: le modèle Desire, de HTC, très proche du Nexus One qui avait créé le buzz à sa sortie. HTC a d'ailleurs l'art de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, puisqu'il manufacture des smartphones dans toutes les versions Android ou Windows existantes ou à venir!

Quant à Nokia, c'est la déception. Le leader du marché, qui voit son hégémonie fondre au fil des mois, n'a présenté aucun nouvel appareil. Il s'est contenté d'annoncer un futur OS Meego, en collaboration avec Intel, lequel vient s'ajouter à son OS traditionnel Symbian. Personne n'a compris à quoi il pourrait concrètement servir.

Pour ceux qui attendent de leur téléphone un instrument simple, ludique et pratique, l'iPhone s'est forgé une belle avance. Mais dorénavant, les hordes de concurrents sont à ses trousses.

samedi 20 février 2010

Pour Elton John, Jésus était gay


Le chanteur britannique s'est dit persuadé que Jésus était un "homosexuel qui comprenait les problèmes des hommes", dans une interview publiée vendredi où il parle également d'amour et de drogue.

"Je crois que Jésus était un gay compatissant, super-intelligent", déclare l'artiste dans le dernier numéro de la revue américaine Parade.

"Sur la croix, il a pardonné à ceux qui l'avaient crucifié. Jésus voulait que l'être humain soit amour et pardon. Je ne sais pas pourquoi les gens sont si cruels. Essayez d'être une femme homosexuelle au Moyen-Orient, autant être morte", dit-il.

Le chanteur, âgé de 62 ans, aborde différents sujets dans l'interview, notamment la drogue et ce qu'il considère comme des erreurs de jeunesse dans le domaine sentimental.

"Dans toutes mes relations, il y avait toujours la drogue. Ca ne marche jamais. (...) Pour certains un gramme de cocaïne peut durer un mois. Moi non, je ne pouvais pas m'arrêter. Et à la fin, j'ai eu des problèmes cardiaques", reconnaît le chanteur.

Evoquant l'amour, Elton John admet avoir "toujours eu des relations avec des personnes plus jeunes". "Je leur faisais faire le tour du monde, essayais de les éduquer."

"L'un après l'autre, ils ont eu une montre Cartier, un costume Versace, voire une voiture de sport. Ils n'avaient pas de travail, dépendaient de moi. Je l'ai fait souvent. Six mois après, ils en avaient assez et me détestaient parce que je leur avais enlevé leur vie et leur estime de soi. Je n'en n'avais pas l'intention", poursuit-il.

Le président de la "Ligue Catholique" Bill Donohue a estimé dans un communiqué que qualifier Jésus d'homosexuel revenait à parler de "déviance sexuelle" à son propos.

"Mais que peut-on attendre d'un homme (Elton John), qui a déclaré qu'il faudrait bannir la religion?", a-t-il ajouté.

"Etant donné son goût pour la récidive, nous ne lui demanderons même pas de s'excuser", ajoute Bill Donohue.

jeudi 18 février 2010

L'indétrônable Lady Gaga


Presque inconnue il y a un an, Lady Gaga rafle désormais toutes les récompenses.

«Je suis très flattée qu'on me compare à Lady Gaga.» Madonna dixit. En quelques mots, la reine de la pop a résumé l'ampleur du phénomène «Lady Gaga». Avec quatre singles extraits de son premier album, «The Fame», arrivé numéro un aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne (une prouesse pour un premier album, seulement égalée par Mariah Carey, Ace of Base et Avril Lavigne), 8 millions d'albums et 35 millions de singles vendus, Lady Gaga a su imposer son style au monde entier en un temps record.

Et la déferlante n'est pas près de s'arrêter: mardi soir, aux Brit Awards, la New-Yorkaise de 23 ans a été l'artiste la plus primée de la cérémonie: «révélation internationale de l'année», «artiste féminine internationale de l'année» et «meilleur album». Début février, elle avait déjà remporté deux Grammy Awards. Avant cela, c'est aux MTV Video Music Awards que la princesse de la pop s'intronisait reine.

Si certains critiques musicaux avaient vite fait de la décrier à ses débuts, ils sont peu nombreux aujourd'hui à ne pas s'incliner devant «la Madonna du XXIe siècle», comme la surnomme la presse américaine. Numéro un des téléchargements de musique en ligne, Lady Gaga a été écoutée 321,5 millions de fois rien que sur MySpace en 2009. A titre de comparaison, Susan Boyle, dont l'album a aussi remporté un franc succès, n'a été écoutée «que» 133'000 fois sur ce même site.

Il n'aura fallu que quinze mois, depuis la sortie de «The Fame», pour que les plus grands s'arrachent Lady Gaga, alias Stefani Joanne Angelina Germanotta. Elton John a chanté avec elle, Quincy Jones la réclamait pour le remake de «We are the World», invitation qu'elle a déclinée, faute de temps. Même Michael Jackson était fan et l'avait invitée à se produire avec lui pour ses concerts à Londres.

Face à ce succès fulgurant, Lady Gaga garde la tête froide. A croire qu'elle est la seule à ne pas s'en étonner: «J'ai toujours voulu devenir une star. Je savais que je serais célèbre. C'est dans ma chair, c'est dans mes os. J'ai fait tellement de sacrifices, j'ai saigné.»

Il y a un an, dans une interview, elle s'étonnait encore de voir des fans camper, dans l'espoir de la rencontrer, devant le Hallenstadion de Zurich, où elle assurait la première partie des Pussycat Dolls. Aujourd'hui, chacune de ses apparitions provoque une émeute. Fini les premières parties: sa tournée mondiale se jouera presque à guichets fermés. «Je n'ai pas peur de la célébrité. Je me fiche des libertés que les gens normaux rêvent d'avoir. Je me fiche d'aller à la boucherie ou d'aller en boîte et d'être photographiée ivre. Je ne fais pas ces choses. Je ne fais que travailler. Je vis de ma musique. Alors, si je dois renoncer à la boucherie ou au shopping, ça m'est égal.»

Mais, s'il y a une chose que la New-Yorkaise ne supporte pas, c'est qu'on mette son talent en doute. «Certains se demandent si ma musique est valable. Oui, elle l'est. J'ai fait un superalbum. On peut discuter des heures du niveau artistique de mon disque, mais la vérité, c'est que mes fans veulent danser sur ces rythmes incroyables.» Et d'ajouter: «Je pense qu'il faudra encore quatre chansons pour que les gens réalisent que je ne suis pas juste une nouvelle bimbo.» Qu'elle se rassure, son hommage à Alexander McQueen au piano, mardi soir sur la scène des Brit Awards, aura définitivement convaincu les réticents.

L'ancienne étudiante en art à l'Université de New York, qui gagnait jadis sa vie en écrivant pour Fergie, Akon, les Pussycat Dolls et même Britney Spears, s'est fait une place bien à elle. Et a réussi à faire oublier qu'il y a peu c'est justement en Britney Spears que Madonna croyait voir venir la relève.

lundi 15 février 2010

Google Buzz, le nouveau réseau social qui piétine sans scrupule la vie privée


Intégré à Gmail, le nouvel outil communautaire de Google permet de rester en communication beaucoup plus interactive avec ses amis. Mais question confidentialité, Buzz fait encore pire que Facebook. Voyons en détail.

En quoi cela consiste? Buzz propose de créer un profil personnel illustré, de s’abonner aux buzz d’amis, et aux connaissances de s’abonner à nos buzz. Ces buzz, ce sont des textes, nos dernières photos publiques sur Picasa ou Flickr, nos contributions sur YouTube, Twitter, ou encore n’importe quel lien Web ainsi que ses images ou vidéos.

Au moment de poster un nouveau buzz, le statut par défaut est «public», ce qui permet à tout le monde d’y avoir accès, et par extension d’exposer publiquement tous les contacts qui y répondent. Une manne pour les spammeurs! On peut bien sûr choisir un statut «privé» qui limite la publication aux personnes de son choix. Mais il faut le faire volontairement. Et une fois le buzz publié, le statut ne peut plus être modifié. Peu de contrôle sur les abonnés. N’importe qui peut s’abonner à nos buzz sans qu’on ait à l’autoriser. On peut voir après coup qui s’est abonné et éventuellement l’éliminer. Ce qui sème la confusion est la case (dans les options du profil) «afficher la liste des personnes pour lesquelles je suis abonné et celles qui sont abonnées à mes mises à jour». Elle est cochée d’office et cela semble logique, justement pour bloquer des intrus. Or cette option permet surtout à toute la planète de voir qui sont nos contacts. Il vaut mieux la décocher. Et l’on continue à voir, seul, ses abonnés et abonnements.

Plus ennuyeux: si l’on a rempli son nouveau profil avec nom complet, photo, adresse, et autres indications personnelles comme on y est invité, le monde entier y a accès. Et cela inclut l’adresse e-mail complète qui est intégrée dans l’adresse Web créée automatiquement avec le profil. On peut heureusement corriger cet excès d’exposition après coup (dans options du profil).

Buzz fait encore plus fort dans l’indiscrétion lorsqu’il s’agit des téléphones mobiles. La fonction est d’ores et déjà active lorsqu’un smartphone (Android ou iPhone) se connecte à Google. Pour l’iPhone, l’application demande l’autorisation de localiser l’appareil. Elle positionne alors avec précision l’utilisateur (avec son nom) sur la carte. Mais au lieu de juste mentionner le nom de la rue, elle propose de choisir à la place un lieu public proche (un Starbucks, une Migros, un hôtel, etc.). Et de là on peut buzzer. En affichant la carte géographique, on peut aussi voir tous les buzzeurs qui ont déposé un message dans cette zone. N’importe qui peut ainsi savoir qui a écrit quoi, à quel moment et à quel endroit! Question confidentialité, on est gâté. Google, qui n’aime pas être critiqué, a déjà commencé à rectifier le tir...