
Quand on se prend au jeu de Facebook, on veut pouvoir y accéder à n'importe quel moment et de partout. Donc également depuis son téléphone. Une étude le confirme: avec un mobile, on a tendance à réseauter plus souvent et presque aussi longtemps qu'avec un ordinateur. Les fabricants et développeurs l'ont bien compris et en font désormais un argument de vente.
Facebook ne laisse pas indifférent. On déteste ou on adore. Cela permet de retrouver de la famille vivant à l'étranger ou de se créer tout un monde d'amis virtuels. Et quand on attrape la fièvre du réseautage social, on peut difficilement se passer de sa dose quotidienne de petites notes, jeux, cadeaux ou tests chronophages.
Le phénomène n'a pas échappé aux équipementiers et développeurs d'applications mobiles. Dame! Facebook compte tout de même plus de 250 millions de membres, et c'est le quatrième site Web le plus fréquenté au monde; cela peut donc devenir un argument choc pour vendre un téléphone. Et c'est exactement ce qui est en train de se produire.
Vous n'avez qu'à regarder la pub télévisée du récent N97 de Nokia, c'est l'accès au réseau social qui est mis en vedette. Sony Ericsson suit la même tendance avec son nouveau C903, qui intègre l'application Facebook et affiche, même en page de veille, un carrousel continu des contributions les plus récentes de vos amis. Tout à fait ludique.
La mode a sans aucun doute été initiée par l'iPhone; les facebookiens découvraient qu'ils pouvaient se livrer à leur passe-temps favori loin de leur ordinateur, avec confort et rapidité.
L'utilisation de Facebook par mobile est une tendance qui ne cesse de progresser. En février dernier déjà, une étude de l'association GSM, qui regroupe 750 opérateurs mobiles dans le monde, révélait qu'en Grande-Bretagne les facebookiens accèdent à leur réseau social autant par leur téléphone que depuis leur ordinateur. Ils y passent une moyenne de 24 minutes par jour depuis le mobile et 27,5 minutes depuis l'ordinateur.
En outre, le mobile incite à consulter Facebook plus souvent, à savoir 3,3 fois par jour, et cela tout au long de la journée, contre 2,3 fois par l'ordinateur et principalement le soir.
La même étude met en évidence que si Google est le site le plus visité par les mobinautes (après le portail de leur opérateur servant de page d'accueil), c'est indéniablement sur Facebook que les surfeurs mobiles passent le plus de temps. Une manne pour les annonceurs et les opérateurs.
La période des vacances accentue encore davantage le phénomène, puisqu'en principe on essaie de ne pas emporter son PC dans la valise. C'est donc par le biais de leur mobile que les facebookiens se racontent au jour le jour ce qu'ils vivent à l'autre bout du monde et exhibent, en photos, leurs plongées sous-marines, leurs virées nocturnes, leur bronzage et le farniente insolent à leurs amis restés au boulot...
Facebook vole ainsi la vedette à Twitter. Car, non seulement il permet de poster des petits mots tout au long de la journée, mais on peut y ajouter des photos et échanger des commentaires avec tout le groupe d'amis.
Les adolescents y ont amené leurs parents, même si, à l'origine, ceux-ci ont adhéré pour garder un oeil discret sur les fréquentations de leur progéniture. Et le réseau remplace parfois d'autres moyens de communication. A l'étranger ou en camp de vacances, les jeunes utilisent Facebook pour raconter leur journée plutôt que d'épuiser leur forfait téléphonique à appeler la famille.
C'est pourquoi les équipementiers ont fin nez de miser sur Facebook dans leurs mobiles. D'autant que l'accès au réseau n'a pas de conséquences sur le porte-monnaie si l'on opte pour le bon forfait.
Si vous résistez encore à la déferlante, ça n'est peut-être plus pour longtemps...