dimanche 26 avril 2009

Ce que cachent nos sensations de «déjà vu»


«Je suis déjà venu ici, j'ai déjà vécu ce moment, j'ai déjà vu cette personne...» Nous avons tous connu cette étrange sensation. Jeu de la mémoire, de l'inconscient ou de nos émotions, comment expliquer ces impressions passagères?

Parfois, c'est juste le quotidien qui se décale un peu. Un repas entre amis, et soudain surgit le sentiment d'avoir déjà vécu cette scène au détail près - au point que, pendant quelques instants, elle paraît presque prévisible. Mais que dire lorsque ce «déjà vu» arrive dans une ville où l'on n'a jamais mis les pieds, ou avec des inconnus? Rien, alors, qui puisse rappeler le passé. Et pourtant, là encore, lieu, personnes, événements, tout semble familier.

Etrange sensation où se mêlent surprise, incrédulité, inquiétude, curiosité! Une envie de magie s'y glisse, celle d'un bref passage de «l'autre côté du miroir», du réveil fugace d'un don paranormal permettant de sortir du temps, de voir le futur, de revivre le passé. Et puis tout s'estompe. En quelques secondes le passé redevient connu, le présent incertain et le futur, toujours aussi mystérieux - même si les dernières découvertes sur le cerveau commencent à lever le voile.

Mais cette sensation de «déjà vu», que 60 à 70% des gens disent avoir expérimentée au moins une fois, ne se laisse pas oublier facilement. Elle pose trop de questions sur notre perception du temps, notre conscience et même notre inconscient, comme en témoigne le philosophe italien Remo Bodei dans un livre récent. Si l'expression «déjà vu» ne sera forgée qu'en 1876 par Emile Boirac, le phénomène intrigue depuis l'Antiquité. Les philosophes platoniciens et pythagoriciens y voyaient le souvenir d'une vie antérieure, les stoïciens plaidaient pour «l'éternel retour du même». Aristote, célèbre pour son esprit pratique, avait beau essayer de remettre les choses en place en défendant l'idée d'un simple trouble psychique, rien n'y faisait, le phénomène gardait sa magie. A tel point que saint Augustin, au IVe siècle, s'en inquiéta. Comme après lui l'Eglise, il se méfiait de cette étrange impression, qu'il attribua au démon venant nous tenter avec des idées de vie antérieure ou de réincarnation.

Une telle source d'inspiration ne pouvait pas laisser indifférents les artistes, écrivains ou poètes. «Non, Temps, tu ne te vanteras point que je change!» s'exclame Shakespeare, car tout n'est que «spectacle déjà vu». Au XIXe siècle, le phénomène devient incontournable dans la littérature, de Dickens ou Chateaubriand, qui en était obsédé, à Baudelaire puis à Proust, bien sûr, pour qui la sensation semblait dire: «Saisis-moi au passage si tu en as la force, et tâche à résoudre l'énigme de bonheur que je te propose» (dans «A la Recherche du Temps Perdu»).

Freud lui-même ne résiste pas à cet appel, et trouve au «déjà vu» une place dans sa grille de lecture. Mais ce n'est rien d'autre à ses yeux que la remontée incomplète d'un souvenir refoulé, cachant un traumatisme ou un désir inacceptable pour le surmoi. «En ce qui concerne les quelques rares et rapides sensations de déjà vu que j'ai éprouvées moi-même, (...) il s'agissait chaque fois du réveil de conceptions et de projets imaginaires (inconnus et inconscients) qui correspondait, chez moi, au désir d'obtenir une amélioration de ma situation» (dans «Psychopathologie de la vie quotidienne»).

Comme le rêve, le «déjà vu» serait une expression de nos désirs secrets? «C'est la raison de son «inquiétante étrangeté», estime la psychanalyste Nelly Jolivet: cette confrontation entre familiarité et surprise signale que l'on touche à de l'interdit.» Jung, lui, évoquait un «déjà vu» éprouvé lors d'un voyage au Kenya, alors qu'il croisait un vieillard - figure de l'homme sage -, et reliait cette impression au réveil d'un archétype.

Souvenir caché, désir secret ou représentation symbolique, le «déjà vu» n'a en tout cas plus rien à voir avec les dons paranormaux ou les vies antérieures, et la science du XXIe siècle va donner le coup de grâce aux dernières rêveries. Elle ramène, en effet, à la réalité qu'Aristote avait soupçonnée: une histoire de cerveau qui dérape. L'étude de l'épilepsie - dont les crises sont parfois précédées d'épisodes de «déjà vu» - a permis aux neurologues de repérer le responsable de cette impression: un bref dysfonctionnement dans une zone du cerveau limbique impliquée dans la mémoire autobiographique. On sait provoquer le «déjà vu» par stimulation électrique, et une étude menée à l'Université de Leeds (Royaume-Uni) tente aujourd'hui de le produire par hypnose. Selon une autre explication, le «déjà vu» «normal» proviendrait d'un décalage provoqué par la fatigue, le stress ou l'ivresse dans le système neuronal chargé de distinguer, dans une scène, le connu du nouveau. Embrouillé, notre cerveau prendrait pour un souvenir les messages que les sens lui envoient au présent.

Le «déjà vu» n'est donc qu'une fausse impression, peut-être chargée d'un sens qui reste à découvrir, comme tout ce qui vient de l'inconscient. Faut-il pour autant renoncer à savourer cet étonnant instant? «Même en sachant qu'il n'y a rien de surnaturel, répond le romancier Philippe Janeada, c'est enthousiasmant: le temps qui passe n'est pas aussi puissant, invincible qu'on le dit, puisqu'il semble que nous parvenions, pour quelques millièmes de seconde, à le prendre de vitesse. On se sent fort, on vibre un instant, on a la tête qui tourne et on revient dans la vie normale. Mais un instant, c'est toujours bon à prendre.»


samedi 25 avril 2009

les Millions envolés


La crise économique n'a pas épargné le showbiz. Les fortunes personnelles d'Elton John, de Paul McCartney ou de Mick Jagger ont souffert l'année dernière de la crise économique. Selon la liste établie par le Sunday Times qui paraît aujourd'hui, Elton John est le membre de cette liste qui a perdu le plus d'argent puisqu'il a vu sa fortune fondre de plus d'un quart et passer ainsi de 260 millions d'euros à 193 millions d'euros.

L'interprète de «Your Song» et «Rocket Man» a subi les effets conjugués du ralentissement économique, de la fin d'une série de concerts grassement payés à Las Vegas. L'homme aux mille lunettes a lui-même amputé sa fortune de 48.5 millions d'euros, distribués à diverses organisations caritatives.

Un peu mieux loti qu'Elton John, l'ex-Beatle Paul McCartney a quand même perdu 65.5 millions d'euros en un an. Reste que l'auteur de «Love Me Do» peut se permettre une pareille chute de sa fortune puisque les pertes annoncées ne représentent que 12% de son patrimoine.

Quant à Mick Jagger et son légendaire «I Can Get No Satisfaction», il a perdu 16% de son patrimoine. Mais que les fans de Mick se rassurent, il lui reste encore quelque 220 millions d'euros.

Le label de britney à la peine

Robbie Williams, lui non plus, n'a pas été épargné. Son manque à gagner de l'année passée est estimé à plus de 26 millions d'euros. Malgré la présence de ces stars, le palmarès des personnalités les plus riches de l'industrie musicale est dominé par Clive Calder, fondateur de la maison de disques Zomba qui distribue entre autres Britney Spears, cédée il y a sept ans pour plus de 3.2 milliards d'euros.

Harrison Ford revoit son cachet à la baisse

Les problèmes liés à la crise touchent aussi d'autres branches du showbiz. Harrison Ford, le célèbre interprète d'Indiana Jones aurait accepté de baisser ses demandes salariales pour faire partie de la distribution du film «Morning Glory». Harrison fait partie des acteurs les mieux payés de Hollywood.

L'acteur aurait accepté un salaire de 5.2 millions d'euros soit la moitié de son cachet habituel. La comédie «Morning Glory» devrait sortir dans les cinémas en 2010.